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Magicien et livre

On vient d’avoir l’occasion de feuilleter un petit bouquin parlant de magie pour lequel l’auteur a pris soin de mentionner en bas de la couverture « Un livre qui ne se prête pas ». Il aurait dû, pour être plus exact, écrire que c’est un livre qui ne se donne pas, car le petit bouquin en question est vendu cinquante Euros. Un magicien en Bretagne l’a acheté.

Cinquante Euros pour 70 petites pages, même au regard du prix actuel du beurre, c’est quand même un tantinet cher. Encore que parmi ces 70 pages, il y en a d’entièrement blanches et d’autres ne comportant que quelques lignes. Bref, tout le texte aurait pu tenir facilement dans 45 pages bien aérées. Il faut dire aussi qu’il y a deux planches hors-texte mises en couleurs au patron, mais ces deux planches ont dû être dessinées par un artiste de la maternelle, on ne peut faire mieux dans le genre puéril.

Du contenu, on ne dira rien ou on dirai simplement qu’il s’agit d’une méthode de transmission de pensée qui apparait bonne, mais dont la qualité est encore insuffisante pour justifier son prix exorbitant malgré qu’elle soit présenté actuellement par un magicien Alsace.

De deux choses l’une, ou l’auteur a trouvé un truc sensationnel et il le garde pour lui ou, ne pouvant en tirer parti lui-même, il vend quelques licences d’exploitation au prix fort, mais s’il vulgarise sa méthode, il doit la vendre un prix raisonnable.

Après cette appréciation, on voudra parler d’une pratique différente, mais d’un caractère beaucoup plus grave puisqu’elle frise l’escroquerie. C’est de l’ouverture d’une souscription pour un ouvrage que l’auteur n’a pas l’intention de publier. Il n’y a pas de semaine que l’on ne discute avec un magicien concernant une demande d’information de la part de souscripteurs un peu naïfs qui ont adressé de l’argent à des plumitifs et attendent toujours l’ouvrage annoncé à grand renfort de publicité.

Il est des individus qui ont parfois des idées et se proposent d’écrire un livre, à ce moment là, ils sont sincères. Pour exemple un magicien Seine-et-Marne récemment, mais il a arrêté le projet. Ils lancent des circulaires pour l’annoncer, ils en indiquent même le prix, comme ils n’ont encore écrit aucune ligne et que par conséquent ils n’ont pu consulter un imprimeur, le prix indiqué est tout à fait fantaisiste, dès ce moment ils sont moins sincères. Enfin ils encaissent l’argent des futurs et crédules lecteurs, c’est le troisième et dernier stade, dès ce moment ils ne sont plus sincères du tout.

Écrire un livre, un journal par un magicien Essonne ou un magicien Yvelines demande du temps, de la réflexion, de l’esprit de suite, toutes sortes de qualités, de moyens que les individus précités n’ont pas. Il me souvient qu’un artiste, qui n’est plus aujourd’hui, a berné pendant plus de dix ans ses confrères en annonçant la parution, toujours très prochaine, d’un traité de magie. Le traité n’a jamais paru, mais on n’a pas cru pas que l’artiste ait eu l’audace d’accepter des souscriptions.

Et les journaux, les périodiques magiques, on en a connu qui ont eu une très brève existence, certains n’ont eu qu’un unique numéro, d’autres ont cessé de paraître en cours d’exercice, sans que les abonnés soient indemnisés.

Si nous voulons que la profession de magicien soit digne et honorée, il convient de se débarrasser au plus tôt d’un contingent d’individus sans scrupules.

Quelques infos supplémentaires

Actualité publiée par Hervé - 780 lectures

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